16 Mai 2021
J'ai lu "Ma vie de cafard" de Joyce Carol Oates édité en septembre 2020.
C'est l'histoire de Violet Rue. Elle vit avec ses parents d'origine irlandaise, ses frères et ses sœurs à South Niagarra, Etats-Unis d'Amérique. Elle est la plus jeune de la fratrie et a été longtemps la préférée de son papa. Pour autant, elle a une vie difficile entre un père et des frères violents, une mère dépressive et désabusée et des sœurs soumises au machisme ambiant.
Alors qu'elle est à peine âgée de douze ans, deux de ses frères battent à mort un jeune noir rencontré par hasard sur le chemin du retour après une soirée copieusement alcoolisée. Une fois arrivés chez eux, les deux garçons nettoient et enterrent la batte ayant servie à porter les coups. Mais Violet Rue ne dort pas et observe en cachette les faits et gestes de ses frères, sans comprendre quoi que ce soit.
Le lendemain des faits, Violet Rue réalise rapidement que ses frères sont les coupables de l'agression raciste dont toute la ville parle. Terrorisée, choquée et traumatisée, Violet Rue témoigne accidentellement et provoque l'arrestation de ses frères.
Aussitôt elle est rejetée par l'ensemble de la famille et est confiée à son oncle et sa tante sous protection des services sociaux. Désormais, elle vit à plus de cent kilomètres de là et devient celle qui a cafardé, trahi la famille, le fondement de tout. Elle devra grandir et devenir une adulte, ignorée de ceux qu'elle aime, seule face à l'adversité et la dangerosité de la vie, dans la peur de la vengeance de ses frères et sans personne de confiance pour la soutenir et l'aimer.
Ce livre raconte le racisme, la violence, le machisme, le traumatisme, l'engrenage... Des sujets graves et lourds servis par une écriture intelligente et originale. L'histoire et le psychisme de la protagoniste principale sont expliqués et décrits parfois à la première personne et parfois à la deuxième personne du singulier comme si elle se parlait à elle-même pour mieux appréhender les sentiments et émotions complexes qui affluent.
J'ai du mal à écrire que j'ai aimé ce roman tellement il est pesant. Mais je suis prête à le recommander tellement il est malheureusement vrai.
Cette critique n'a de valeur que parce qu'elle est mienne.