Mudwoman

J'ai lu "Mudwoman" de Joyce Carol Oates édité en 2013.

C'est l'histoire de Meredith Ruth Neukirchen dite MR, abandonnée dans la boue par sa mère folle à l'âge de 3 ans et devenue quarante ans plus tard professeur de philosophie et surtout la première femme présidente d'une université américaine.

C'est aussi l'histoire de Jewell placée dans une famille d'accueil de Carthage après avoir été sauvée de la boue par un braconnier, dans l'attente de son adoption.

C'est également l'histoire de Merry pour ses parents adoptifs qui n'ont pu se résoudre à lui laisser son prénom de naissance et ont préféré celui de leur petite fille trop tôt disparue.

La quarantaine, la pression professionnelle dans un milieu machiste, les débats autour de l'envoi de troupes américaines en Irak qui se profile, sa solitude amoureuse sont autant d'éléments qui font basculer MR Neurkirchen dans une dépression dans laquelle se confrontent ses différentes vies, ses différents personnages. Tous les douloureux souvenirs refoulés reviennent à la surface comme quand elle gisait apeurée et perdue dans la boue marécageuse des marais de Black Snake dans les Adirondacks.

J'ai beaucoup aimé l'histoire, le personnage énigmatique et torturé, les aller-retours entre le présent et le passé, la réalité et les souvenirs ou cauchemars. J'ai eu beaucoup plus de mal avec les discours et les échanges politico-philosophiques que j'ai trouvé longs et laborieux. Expurgé de ces passages, le roman m'aurait passionnée.

Cette critique n'a de valeur que parce qu'elle est mienne.