J'ai lu "Groenland Manhattan" de Chloé Cruchaudet paru en février 2008.
C'est l'histoire de Minik, jeune esquimau de 4 ans qui est ramené à New-York
avec 4 membres de sa tribu, dont son père, par l'explorateur américain Robert Peary.
Nous sommes en 1897 et Robert Peary n'a qu'une idée en tête, planter le drapeau américain au milieu du Pôle Nord. Une fois de plus il échoue et il propose alors à des membres d'une tribu d'esquimaux de venir voir son
pays, l'Amérique.
Arrivés à New-York, les Esquimaux sont l'objet de toutes les curiosités du plus simple américain aux scientifiques spécialisés dans l'évolution de la race humaine. Ils sont exposés, étudiés
sous toutes les coutures jusqu'à ce que les 4 adultes qui accompagnent Minik décèdent.
Alors Minik se trouve seul loin de sa famille, de sa culture, de ses us et coutumes, écoeuré par le sort qui en fait a été résevé aux siens. Il est pris en charge par une famille mais n'a de
cesse de rentrer chez lui, dans son pays, malgré l'attachement qu'il a pour ses parents adoptifs.
Quelques années plus tard, il reviendra au Groenland et découvrira que là non plus, il n'est plus chez lui.
Cette BD raconte une histoire vraie: celle du colonialisme et
de certaines de ses conséquences, celle de la différence des peuples qui en est aussi sa richesse, celle des gens déracinés et qui finalement ne sont plus chez eux nulle part...
Bien que pas spécialement amatrice de BD, j'ai beaucoup aimé;
aussi bien le sujet que le dessin. Certaines planches sont
poignantes et expressives, avec des couleurs apaisantes malgré le sujet qui l'est moins.
Et puis le titre de ce livre m'a étrangement rappelé le titre d'une célébre chanson, Manhattan Kaboul.
Cette critique n'a de valeur que parce qu'elle est mienne.