Le mec de la tombe d'à côté

J'ai lu "Le mec de la tombe d'à côté" de Katarina Mazetti paru en avril 2009.

C'est l'histoire de Désirée, 35 ans, bibliothécaire suédoise, citadine invétérée. Quasiment tous les jours, elle vient sur la tombe épurée de son mari, décédé accidentellement quelques mois plus tôt. Elle vient parce qu'elle l'a aimé, parce qu'elle est en colère après lui, parce que désormais elle est seule, parce qu'elle voulait un enfant, parce que son horloge biologique l'a rappelle à l'ordre, parce qu'ainsi elle se sent moins désoeuvrée, parce que...

Mais à côté de la tombe de son époux, se trouve une tombe extravagante et de mauvais gpût sur laquelle vient se recueillir un homme de son âge mais aussi inélégant que possible avec son vieux blouson et sa casquette. Cet homme lui déplaît mais l'intrigue avec sa main mutilée. Et puis un jour, tous deux amusés par les réflexions d'une petite fille, se sourient. Ce sourire modifie le regard qu'elle portait jusque là sur cet homme.

C'est l'histoire de Benny, 37 ans, éleveur de vaches laitières, fermier jusqu'au bout des ongles et de l'âme. Très régulièrement et dès que les travaux de la ferme le lui permettent, il vient sur la tombe de sa mère décédée d'un cancer récemment. Depuis sa mort, il vit seul dans cette ferme dont il s'occupe depuis l'âge de 17 ans, à la mort de son père. Il croule sous le travail et ne peut que négliger sa tenue et sa maison compte tenu du peu de temps libre et de son éducation. Sa mère s'occupait de ses choses là. Il entretient avec amour et patience la tombe que sa mère s'est choisie avec ses multiples fioritures et ses plantations.

Mais sur la tombe d'à côté, vient une jeune femme blanche et maigre, tout de beige vêtue, visiblement une intellectuelle citadine. Il ne peut la supporter, préférant les femmes en couleur et en formes. Pourtant, un jour, ils se sourient et il tombe amoureux d'elle... 

 

Ce roman raconte une histoire d'amour difficile et compliquée car confrontée aux différences sociales et culturelles, à la dure loi de l'image et de l'apparence, aux préjugés. Pour autant, elle finit sur une note optimiste et laisse à penser que peut-être l'amour est le plus fort et brave tout ce qui peut lui être "mis dans les roues". Quant à l'écriture, elle est agréable, alerte parfois empreinte d'humour d'autant qu'à chaque chapitre la vision des événements de l'un puis de l'autre protagoniste se succéde et s'entrechoque. Un petit régal.

Cette critique n'a de valeur que parce qu'elle est mienne.