J'ai lu "L'éternité de l'instant", paru en mars 2007, de Zoé Valdés.
C'est l'histoire de Mo Ying, fils d'un célèbre chanteur d'opéra traditionnel et d'une calligraphe dans la Chine du début du XXème siècle, Chine où le traditionalisme laisse peu à peu la place au modernisme et
... à la misère.
C'est l'histoire du père de Mo Ying à qui on a volé tous ses repères et qui décide, comme beaucoup de chinois, de partir pour échapper à son malheur . Mais il laisse dans le désespoir sa femme et ses 3 enfants, d'autant qu'il ne donne
plus signe de vie.
C'est l'histoire de MoYing, devenu un maître zen , qui part à la recherche de son
père. Ses pas le conduiront au Mexique où il prendra le nom de Maximiliano Megia, puis à Cuba où il retrouvera son père, où il fera venir sa mère et ses soeurs, où il s'établira et passera son existence...
Toutes ces histoires, Mo Ying dit Maximiliano Megia les racontent, à Lola, sa petite-fille alors que depuis plusieurs décennies, il s'était enfermé dans un mutisme total.
Ce livre est passionnant par les histoires racontées. Mais il est également surprenant. La dure réalité des faits et l'intérêt mercantile des hommes côtoient les croyances,
philosophie et arts chinois... Ainsi, au détour des pages, nous rencontrons une jeune fille qui vole sur les toits ; une enfant qui parle à la nature ...
Zoé Valdés évoque ici avec beaucoup de poésie ses origines chinoises. Elle raconte l'exil et le déracinement que connaissent ceux qui sont chassés de leur pays par la misère!
Cette critique n'a de valeur que parce qu'elle est mienne.