J'ai lu "L'Histoire de Pi"
de Yann Martel, paru en février 2004 (traduction française de l'édition canadienne publiée en 2002).
C'est l'histoire de Piscine Molitor Patel, surnommé Pi, fils du directeur du zoo de Pondichéry, dans les années 1970. Elevé dans une école chrétienne et de religion traditionnellement
hindouiste, il aime très jeune Dieu. Sa croyance, sa dévotion, son amour le conduisent à adopter et à pratiquer simultanément l'Hindouisme , l'Islam et le Christianisme . Il a également une autre passion, les animaux. De par la profession de son père et son lieu de vie (un zoo),
il les connait parfaitement.
Et puis en 1977, pour des raisons essentiellement politiques, ses parents décident de quitter l'Inde et d'aller s'installer au Canada. Ils vendent tous leurs biens et s'embarquent sur un bateau
japonais en compagnie de nombreux animaux vendus à des zoos américains. Or le 2 juillet 1977, le bateau coule en plein Océan Pacifique. Pi se retrouve à bord d'un canot de sauvetage avec un zèbre
, une hyène , un orang-outan et Richard Parker, tigre du Bengale de 200 kilos. La vie s'organise ou plutôt se désorganise autour de ces protagonistes qui assez rapidement se
réduisent à deux, Pi et Richard Parker. Un combat s'engage pour la survie et ce pendant 227 jours!
Pi et son compagnon échouent enfin sur une plage du Mexique. Là, il raconte sa mésaventure à des enquêteurs japonais. Mais l'histoire semble tellement invraisemblable qu'il en donne une autre
version, plus insoutenable mais plus "plausible" pour des esprits cartésiens. Laquelle est la bonne?
En lisant ce roman, je suis passée par plusieurs phases qui correspondent sans aucun doute aux trois parties du livre. Dans la première, l'auteur fait un exposé sur le pourquoi et le comment des
zoos, leur intérêt... puis il nous parle des trois religions que sont l'Hindouisme, l'Islam et la religion Chrétienne, les ressemblances et les différences... J'ai parfois souri, j'ai parfois
appris mais j'ai parfois trouvé long...
Dans la deuxième partie, nous rentrons dans ce qui pour moi était le vif du sujet, le naufrage et la survie d'un adolescent de 16 ans sur un canot de sauvetage en compagnie d'un tigre. J'ai beaucoup aimé cette partie là.
Beaucoup de détails, beaucoup de descriptions tant pratiques, que théoriques voire spirituelles... mais intéressantes et prenantes.
Dans la troisième partie, beaucoup plus courte, l'auteur nous interpelle sur la réalité des faits, sur la souffrance et ce qu'elle nous pousse à faire ou à être, sur l'inconcevable, sur les limites
de notre imagination ... Alors que dans la deuxième partie, j'aurais pu, comme Margaret Atwood, "placer ce livre parmi ses prédécesseurs, comme Robinson
Crusoé, Les voyages de Gulliver...", là, j'ai été désenchantée dans le sens de rattraper par la réalité de l'humanité et de l'instinct de survie! Et comme le dit encore Margaret Atwood, au dos du
livre, c'est "un roman d'aventures pour adultes".
Mais c'est à lire!
Cette critique n'a de valeur que parce qu'elle est mienne.